Conference: Penser les religiosités en perspective de genre : axes, approches et problématisations

Pour info :
https://historiadelasmujeres2017.filo.uba.ar/
[MT 66]Penser les religiosités en perspective de genre : axes, approches et problématisations

Résumé:

Analyser le social à partir d’une perspective de genre implique inéluctablement de rendre compte de l’historicité politique et épistémologique du concept. Le genre comme catégorie heuristique reste très fortement liée aux débats et aux luttes des mouvements des femmes, ainsi qu’aux tentatives de systématisations à partir des théories féministes. Dans cette perspective, la difficulté pour le savoir féministe –approche théorique et praxis politique- réside en ceci qu’il ne s’avère guère facile d’analyser et repenser le binôme genre et religion. Plus encore, si nous employons ces deux catégories dans le contexte latino-américain qui nous oblige à poser la question de la relation entre genre et pouvoir : pour paraphraser Spivak (1985), « les femmes peuvent-elles parler ? », « Quelles positions occupent-elles face à la colonialité du pouvoir (Lugones, 2008) ? Comment son monde-communauté (Segato, 2014) se conforme à la coloniale-modernité ?

Cette table ronde se veut un espace de réflexion sur la relation complexe entre les études du genre et les études sur le phénomène religieux (Tarducci, 2002). Nous cherchons à problématiser le peu d’intérêt que les ces dernières montrent vis-à-vis des expériences et processus religieux, du fait de leur lien explicite ou sous-jacent entre une idéologie hétéro-normée, la suprématie – ou domination selon Bourdieu (1998) – masculine et les différents systèmes de croyance. Bien que nous devions reconnaître la faiblesse de la production scientifique sur la religion à partir d’une perspective de genre, par rapport au développement de la sociologie, de l’histoire et de l’anthropologie des sciences, il nous apparaît essentiel de réaliser une étude des pratiques, discours, et représentations de la religion à partir d’une perspective glocale et de genre. De même, il apparaît intéressant de comprendre la portée de la subjectivité et la corporalité comme dimensions et catégorie d’analyses dans le cadre d’une perspective de genre et des études sur la religion.

Aussi, nous invitons à participer ceux qui – dans le cadre de l’anthropologie, la sociologie, l’histoire, la littérature et les disciplines connexes, abordent des questions et problématiques comme :

  • 1)    Les processus de gestion et/ou résistance de la normativité religieuse à partir d’une perspective de genre ;
  • 2)    Les pratiques et les sens donnés au respect et/ou à la transformation de la normativité sexuelle et familiales dans le cadre des différentes cosmovisions religieuses à partir d’une perspective interdisciplinaire ;
  • 3)    La construction de la féminité et de la masculinité religieuse et l’existence de différentes formes d’agencements et de religiosités selon le genre ;
  • 4)    Mouvements et théologies féministes et LGTBQI dans le cadre des différentes traditions et mouvements religieux ;
  • 5)    Processus de conversion religieuse, transformation du self, identité et subjectivités dans une perspective de genre ;
  • 6)    Les différentes formes que le corps sexué traverse performance, rituels, leadership, et sociabilités religieuses ;
  • 7)    Erotismes, sexualités et récits amoureux dans différentes traditions et/ou communautés religieuses ;
  • 8)    Les défis, débats et contributions théorico-méthodologiques à partir d’une approche transdisciplinaire et intersectionnelle dans les différentes champs d’études.

Coordinatrices :